La République Lémanique

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Bonaparte en Italie – Le traité de Compo-Formio et le congrès de Rastadt – Bonaparte passe à Lausanne : réception enthousiaste – Réveil des aspirations libérales dans le Pays de Vaud – Un pae de Henri Monod – Le début de l’an 1798 et l’arrêté du Directoire français du 18 décembre 1797 – Grandes effervescence dans le Pays – Clubs politiques – Les troupes françaises en Savoie – Diète helvétique à Aarau – Berne mobilise des troupes sur la frontière vaudoises – Première séance à Lausanne de l’assemblée des délégués des villes et des communautés – Un message du général Ménard – Un brochure de la Harpe – Déclaration d’indépendance – Constitution d’une représentation nationale vaudoise – L’incident de Thierrens – Entrée des troupes françaises.

Les victoires remportées par Bonaparte en Italie avaient considérablement compromis l’œuvre des puissances coalisée et le traité de Compo-Formio, conclu entre la France et l’Autriche en 1797 devrait servir de base au congrès de Rastadt, qui assurait bientôt à la République française l’existence diplomatique.
Le 23 novembre 1797, Bonaparte, qui venait de traverser le Piémont et se rendait à Rastadt, arrive à Lausanne où « un peuple jadis belliqueux et admirateur de la gloire crut devoir rendre hommage à un jeune héros, illustré par des grands exploits ». Cette visite dans le Pays de Vaud, ces jeunes filles vêtues aux couleurs françaises, ces canonnades, toutes ces manifestations d’enthousiasme populaire, eurent pour effet de réveiller les inspirations démocratiques, quasi-révolutionnaires, que la rude justice bernoise avait pour un temps étouffé après les banquets révolutionnaires de Rolle et d’Ouchy en 1791.


de la Harpe portrait
de la Harpe portrait

F.C. de la Harpe
Les fêtes du jour de l’an 1798, trouvèrent le peuple vaudois singulièrement surexcité. Il venait d’avoir connaissance d’un arrêté du 18 décembre 1797 par le Directoire français à l’instigation de Frédéric-César de la Harpe, banni de son pays par le gouvernement de Berne et des patriotes vaudois habitant Paris. Cet arrêté annonçait au gouvernement de Berne et de Fribourg que les membres de ces gouvernements répondraient de la sûreté individuelle et des propriétés des habitants du Pays de Vaud. Dans tous le Pays de Vaud, les patriotes accueillent avec joie cette aide du gouvernement français.
Les loges maçonniques, les cercles, les auberges prirent aussitôt un caractère politique où l’on discutait les moyens d’obtenir la reconnaissance des droits du Pays. Des troupes françaises occupaient la Savoie et pour éventuellement l’exécution du décret. Berne, trop sûre d’elle, fit la sourde oreille et ne daigna pas répondre aux patriotes vaudois.
Cependant, la diète helvétique, réunie à Aarau, s’effrayait d’une situation si tendue et comme pour s’assurer de la ténacité des liens qui unissait les pays sujets au canton souverain, décrète que les premiers devront prêter à nouveau le serment de fidélité à leur maître. Berne ordonne que les milices vaudoises renouvellent le 10 janvier ledit serment. Cette proclamation est mal accueillie. A Lausanne, le peuple demande au Conseil d’exiger le serment que si les droits des sujets soient reconnus. Un peu partout dans le pays, même mauvaise volonté, et le 10 des bataillons incomplets accomplissent cette solennité, mais sans enthousiasme.
Berne voyant cette situation commence à mobiliser des troupes dont le baron d’Erlach prit le commandement comme haut commandant du Pays de Vaud. Cette attitude belliqueuse ne pouvait en aucun cas apaiser les esprits. Lors de la convocation des Etats, sous la présidence de Henri Monod, un premier acte fut l’envoi de députations aux Directoire pour s’assurer des dispositions amicales de la nation française. Ces mesures étaient justifiées par les menaces bernoises dont les troupes devenaient de plus en plus menaçantes. Les événements se précipitèrent ; les Deux-Cents de Lausanne demandent aux LL. EE. d’arrêter la marches des troupes allemandes. Simultanément, le général Ménard, commandant des troupes françaises sur la frontière de la Suisse, annonce que ses troupes soutiendront les patriotes vaudois contre le gouvernement de Berne. Bientôt, arrive de Paris, une brochure intitulée « Instructions pour l’assemblée représentative de la République Lémanique » signée par Frédéric-César de la Harpe et Perdonnet.
Cette brochure sera l’étincelle mettant le feu aux poudres. Dans la nuit du 23 au 24 janvier, le comité de Lausanne adopte le nom de République lémanique à laquelle il donne pour couleur la cocarde verte et le drapeau vert. Le 24 janvier 1798 au matin, le premier jour de notre indépendance, on peut voir flotter ce drapeau pourtant ces mots brodés en blanc : République Lémanique Liberté-Egalité. La Révolution était accomplie et la lutte avec Berne engagée et les préparatifs de défense s’organisèrent. Les milices et les volontaires furent placés sous les ordres du général de Bons. Dans tout le Pays, on s’inquiète de la marche des troupes bernoises, mais on est prêt à opposer une résistance énergique. Mais un événement imprévu et presque mystérieux intervint.

Dans la nuit du 25 au 26 janvier, un parlementaire français, allant porter des dépêches de son chef au général Weiss, commandant des forces bernoises à Yverdon, est accueilli près de Thierrens par des coups de feu. Deux hussards sont tués, l’aide-de camp retourne sur ses pars et cet incident sert de prétexte à l’entrée des troupes françaises dans le Pays de Vaud. Le 28 janvier, la brigade Rampon débarque à Ouchy et le lendemain neuf mille hommes entre à Lausanne où ils sont accueillis avec un enthousiasme indescriptible.
Bibliographie de : Frédéric-César de La Harpe

République helvétique 1798
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