1291 – 1383 – Le règne des Amédée V et VI

Maison de Savoie
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Mort de l’empereur Rodolphe de Habsbourg – Guerre générale dans le Pays de Vaud – Albert d’Autriche obtient la couronne impériale – Amédée de Savoie – Edouard – Amédée VI, dit le comte Vert – Traité entre l’évêque de Lausanne et le comte de Savoie, relative à l’administration du Pays de Vaud – Le Plaict général de Lausanne.

Sermet du Gruetli 1291
Sermet du Gruetli 1291

Rodolphe de Habsbourg mourut en juillet 1291 et quelques jours plus tard (1er août), les hommes d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald concluaient une alliance perpétuelle, base de la Confédération suisse.

La mort du souverain réjouit les partisans de Savoie et, tandis que les montagnards helvétiques se promettaient aide et protection, le comte Amédée, à la tête de ses vassaux vaudois, reprenait à l’empire l’avouerie de Payerne, Morat, Gumminen, Laupen et Fribourg. Berne même fut soumise.
D’ailleurs, la guerre était partout dans le Pays. Louis, baron de Vaud, avec quelques seigneurs de l’Helvétie allemande, envahissent le territoire de Berne qui les repousse et les défaits au Donnerbühl (2 mars 1298). Cette journée fut mortelle pour nombre de seigneurs romands, et la noblesse vaudoise, irritée de cet échec, s’en prit au baron lui-même, qu’elle harcela, guerroyant sans cesse, tandis que le noble savoyard se défendant en brûlant les châteaux, les fores, les villages. La tour de Gourze fut le témoin de plus d’un combat sanglant.
Cependant, de graves événement se passaient dans l’empire que deux candidats, Adolphe de Nassau et Albert Ier de Habsbourg, fils de Rodolphe de Habsbourg se disputaient les armes à la main. Adolphe fut tué à Worms.

le Règne des Amédées
Une fois sur le trône, Albert entra en pourparlers avec le comte Amédée V et conclut un traité par lequel l’avouerie de Payerne fut rendue à la maison de Savoie, et Morat, Gumminen, Laupen et Fribourg rentrèrent sous la suzeraineté impériale. Ainsi, la paix – relative – se rétablit pour quelques temps dans le Pays de Vaud.
Malgré ces guerres continuelles qui jetaient le pays dans la misère et la désolation, réduisant le peuple à l’état lamentable, certaines villes veillaient avec énergie au maintien des franchises. Quelques minimes que fussent les droits ainsi accordés, ils ne laissaient pas d’être précieux aux bourgeois et ceux-ci se montraient jaloux de ces rares privilèges. Au nombre des villes de l’Helvétie romande qui doivent leurs franchises à Amédée V, il faut citer Moudon (1285), Aigle(1288), Payerne (1291), Nyon (1293).

Amédée VI - Comte Vert
Amédée VI – Comte Vert

Les princes n’étaient point seuls à accorder des franchises et cet exemple était suivait par d’autres seigneurs qui exemptaient leurs paysans de la taille ou d’autres redevances. Les couvents avaient commencé dès longtemps et, principalement, ceux qui possédaient des montagnes dans la chaîne du Jura. L’assurance d’obtenir des privilèges, fort enviables à cette époque, attiraient des familles entières, et, ainsi, naissaient des villages, des hameaux, des chalets en des lieux où jusqu’alors les passants même étaient rares. La liberté engendrait déjà une prospérité relative, qui agrandirait et fortifierait la patrie et le peuple.
Il mourut à l’âge de soixante-quatorze ans, en 1323, ce comte Amédée, et eut pour successeur son fils Edouard, lequel ne régna que six ans et ne s’occupa guère du Pays de Vaud. Ce dernier, d’ailleurs, fit peu parler de lui pendant la première moitié du quatorzième siècle. En 1329, Edouard étant mort, son frère Aymon lui avait succédé comme chef de la Maison de Savoie et après un règne de quatorze ans, d’importance minime en ce qui concerne la partie vaudoise, il est mort en 1343 et laissait le pourvoir à son fils Amédée VI connu dans l’histoire sous le nom de Comte vert parce que, superbement vêtu d’étoffes couleur verte, il avait accompli des prodiges de valeur et d’adresse dans tournoi de Chambéry.

Amédée VI n’avait que dix ans à la mort de son père ; ce dernier, par son testament instituait comme tuteur de l’enfant le baron Louis de Vaud qui lui fit donner une instruction militaire excellente et le format tout jeune à la vie des camps ; le baron mourut en 1349, sans laisser de postérité mâle et sa baronnée passa aux mains de sa fille, la comtesse de Namur.
Cette princesse résidait dans les états de son époux, le comte de Namur lorsqu’elle hérita de la baronnie de Vaud, sa mère confirma en son nom les privilèges des villes et Amédée VI, parvenu à sa majorité, fit rentrer la baronnie dans l’administration des Etats de Savoie.
Mais la guerre était encore aux portes du Pays de Vaud et, derechef, les troupes vaudoises allaient donner leur sang pour des intérêts étrangers. Guichard de Tavel, évêque de Sion, ne pouvant faire reconnaître son autorité temporelle par les petits seigneurs du pays qui bravaient sans nulle crainte et l’excommunication épiscopale et l’excommunication pontificale, recourut au compte Amédée, suzerain du Valais. Celui-ci demanda aux communautés vaudoises une levée de trouves, en leur garantissant que cette « chevauchée » extraordinaire ne leur porterait aucun préjudice dans l’avenir. Ainsi partirent pour Sion, sous les ordres de Guillaume de Grandson, quelques contingents qui défirent les valaisans et prirent plusieurs de leurs chefs, lesquels eurent la tête tranchée. Quelques jours après cette victoire, les troupes d’Amédée donnèrent l’assaut, les remparts de Sion furent emportés et la ville fut pillée, saccagée et brûlée. Les rebelles fient soumission à l’évêque et celui-ci, en reconnaissance, conféra au comte de Savoie l’avouerie épiscopale de son diocèse (1352).
Cette guerre fut suivie d’une campagne contre Hugues de Genève, qui soutenu par le Dauphin, refusait de rendre hommage. Le comte de Savoie battit cet ennemi et prit d’assaut le château de Gex (1353). Ces chevaliers étaient accompagnés de nombreux écuyers et d’hommes d’armes plus nombreux encore.
Nous ne pouvons citer ici les nombreux faits d’armes qui illustrèrent le Comte vert; il combattit entre autres, en 1355, pour le roi de France contre Edouard d’Angleterre. Ses troupes contenaient la fleur de la noblesse savoyarde et romande; ainsi Aymon de Pontverre, Pierre de Goumoens, Aymon de Genève, Girard de Pontverre, Jean des Clées.
En 1365, l’empereur Charles IV, de passage à Chambéry, nomma Amédée vicaire impérial des diocèses de Sion, Lausanne, Genève, Aoste, Ivrea, Turin, Maurienne, Tarentaise et Belley. L’évêque traita avec le comte de Savoie sur les bases suivantes :
« Le comte de Savoie est représenté à Lausanne par un juge, qui doit connaître des appellations des cours séculaires et féodales et percevoir des amendes et la moitié des échutes »
« Les coutumes de Lausanne seront réservées et garantis dans leur intégralité »
« Le partage de la juridiction ne sera que temporaire et cessera de plein droit à la mort d’Amédée VI et de l’évêque, princes contractants »
Malgré ce trait, l’évêché de Lausanne crut devoir déterminer par écrit les positions respectives du clergé, des nobles et des bourgeois. Un code fut formé des diverses charges qui garantissaient les droits des uns et des autres.

Amédée VI confirma et augmenta, en outre les franchises de la ville de Moudon, il en accorda à Vevey (1370), à Morat (1377) et à la Tour (1378).
Nous voyons ainsi se codifier le droit coutumier du pays et, de ces codes, jaillir, peu à peu, l’esprit de liberté, d’indépendance, qui fait la puissance d’un peuple. Cet esprit, il est vrai est à l’était latent, mais il est pour ainsi dire, intuitif..
Après d’aventureuses campagnes, en Orient (1366), Croisade d’Amédée en Italie, campagnes qui coûtèrent encore de nombreux soldats au Pays de Vaud, Amédée mourut en 1383, à l’âge de cinquante ans.

Le Plaict
Ce code, publié en mai 1368, sous l’évêque d’Aymon de Cossonay, est connu sous le nom de Plaict général de Lausanne. Il est divisé en cent soixante-douze articles et traite des Etats, des tribunaux séculiers et des tribunaux ecclésiastiques, de la cour féodale, seule compétente pour connaitre des causes qui regardaient les nobles et leurs serviteurs, etc.
Le Plaict énumère plusieurs privilèges de la bourgeoisie de Lausanne, entr’autres de prendre du bois dans les forêts des Râpes. Il accorde la liberté au serf qui, s’étant réfugié dans la ville, y aurait résidé un an sans être réclamé. Enfin, le Plaict traite encore des obligations militaires des bourgeois.
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