1203 – 1268 La Maison de Savoie – Pierre de Savoie

Maison de Savoie
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La Maison de Savoie – Le Pays de Vaud sous les Kybourg et Thomas de Savoie – L’aurore de la puissance savoyarde – Le comte Pierre – Guerre civile à Lausanne – Conquête pacifique du Pays de Vaud – L’or savoyard – Charte accordée aux Vaudois – Administration politique et judiciaire – Pierre de Savoie et Rodolphe de Habsbourg – La bataille de Chillon – Victoire des Savoyards – Mort du Petit Charlemagne

Le Pays de Vaud, morcelé en un grand nombre de seigneuries au-dessus desquelles régnaient en suzerains les Kybourg et Thomas de Savoie, tandis que grandissaient les cités et les bourgeoisies étaient administrées depuis 1219 par des baillis impériaux.

Un homme a marqué notre région et cette époque ; Né en 1203, Pierre de Savoie, fut surnommé « le petit Charlemagne » et il développa considérablement la politique offensive de son beau-père au nord du Léman, notamment dans le Chablais, jusqu’au Grand Saint-Bernard (traité avec l’évêque de Sion en 1260) ainsi que dans le Pays de Vaud. Il n’est pas intervenu lors des troubles à Lausanne en 1240 lors de l’élection de l’évêque mais, il prit les armes contre l’élu des seigneurs, Jean de Cossonay. Une bataille se déclara entre les deux collines rivales de Lausanne, La Cité et le Bourg ; Pierre de Savoie occupaient la Cité, mais le Bourg repoussa avec énergie les attaques des troupes savoyardes, car appuyé par des renforts venus de Berne, Morat et Avenches. Ainsi, Jean de Cossonay put se maintenir sur le trône épiscopal jusqu’à sa mort.
Ce combat fut le signal d’hostilités ininterrompues des seigneurs du Pays de Vaud contre la maison de Savoie. Des négociations entre le comte Amédée IV de Savoie, aîné de Pierre, et l’évêque Jean de Cossonay ont abouti à la signature en 1244 du Traité d’Évian. Ce traité reconnaissait Jean de Cossonay comme évêque, mais que la Maison de Savoie garde son influence surtout sur le diocèse de Lausanne ; cela a pour conséquence le commencement de la conquête pacifique pour laquelle Pierre employa plus d’or que de soldats ! Cet or reçu du roi Henri III, dont la femme est la nièce de Pierre. Répétons-le, l’or joua un grand rôle dans cette prise de possessions : la liste des acquisitions est longue, qui mirent sous la suzeraineté de la maison de Savoie le Pays de Vaud presque entier et, sous le protectorat du comte Pierre les villes de Genève, de Berne et de Lausanne. II étend ses possessions jusqu’au pays de Berne mais, il entre en conflit dans ce secteur avec le puissant Eberard d’Haubourg, comte de Lauffenberg et comte de Kybourg.
Ce ne fut point l’affaire d’un an, mais d’une vingtaine d’années. La suzeraineté de la maison de Savoie s’étendait sur tout le Pays de Vaud jusqu’aux villes de Genève, Berne, à la Gruyère.

Les seigneuries avoueries et baronnies :

Voici les noms des seigneuries ou baronnies qui relevèrent immédiatement de la maison de Savoie :
– Belmont près d’Yverdon, Grandson, Orbe, Echallens appartenant à la maison de Montfaucon ;
– Aubonne, Coppet , Oron, Palézieux  avaient pour seigneurs les comtes de Gruyère ;  
– La Sarraz, Cheseaux et Bossonens appartenaient aux sires de La Sarraz ;
– Allaman, Rolle, Prangins appartenaient à la maison de Russin.

– Tout le territoire de Vevey, Aigle, Bex et des Ormonts faisait aussi partie de cette puissante Maison.
Il acquit également à prix d’argent la haute juridiction sur Romont, 1249, les avoueries d’Essertines, 1250, de Vevey, 1257, la ville d’Yverdon, 1260, etc, qu’il reçu l’hommage du comte de Gruyères, 1244, des seigneurs de Bioley, de Cossonay, de St-Martin et de Châtel, 1244, le Corbières et Pont en Ogo, 1250, d’Estavayer, 1251, de Château-d’Oex, de Palézieux et d’Aubonne, d’Ecublens, 1262, etc. Il y construisit des château-forts en Pays de Vaud dont à Bulle, Champvent, , Conthey (2 châteaux), , Estavayer, Lucens, Martigny, Montagny, Orbe, Oron, Romont (2 châteaux), Saillon, Saxon, La Tour-de-Peilz, Versoix, Yverdon, Regensberg ainsi que des transformations à Chillon.

Les Etats de Vaud

En 1263, Pierre se trouva, par la mort de son frère Boniface, souverain des états de la maison de Savoie. Quoique âgé de 60 ans, il se mit avec courage à sa tâche de chef d’Etat et devint le législateur de ses peuples. Ici, se pose une question longtemps controversée et qui passionna les historiens : Le comte Pierre a-t-il réellement octroyé une charte à ses sujets vaudois et a-t-il convoqué les Etats de Vaud ? Les Etats de Vaud existent, mais en germe. Pierre s’occupa d’établir une organisation administrative moins compliquée que celle dont ses prédécesseurs avaient doté la Savoie. Des droits trop nombreux exigeaient des frais de perception absorbant presque le revenu. Il en abolit un grand nombre en les remplaçant par un imposant un impôt uniforme et fixe, levé sur toutes les provinces. Dans le Pays de Vaud, des receveurs et un procureur fiscal siégeaient à Moudon, où chaque année, les vassaux, les monastères, les députés de l’Eglise venaient payer leurs redevances et leurs impôts. Dans ces réunions les receveurs des châtellenies appartenant à la maison de Savoie rendaient leurs comptes, qui, après avoir été examinés par les agents du fisc, par le procureur fiscal et par le bailli de Vaud, étaient envoyés à la cour des comptes de Chambéry.
Ce sont ces réunions annuelles qui firent croire, à tord, à la convocation régulière des Etats de Vaud.
L’administration de la justice fut aussi l’objet des soins du compte Pierre. Il établit dans chaque province un juge et promulgua les statuts sur la procédure des notaires. Ces statuts sont remarquables et renferment des dispositions pleines de sagesse.

Pierre, en 1263, s’était fait donner par l’empereur L’investiture de tous les fiefs de la maison de Kybourg, l’un des deux derniers princes de cette famille, Hartmann étant mort sans descendant ainsi que son frère. L’héritage de ces princes pr

ovoqua une guerre dans laquelle nous voyons apparaître un personnage qui fondera une dynastie régnante sur un des plus grand empire d’Europe, Rodolphe de Habsbourg. Ce dernier, assiste le comte du Genevois, l’évêque de Sion et le comte de Gruyère assiégea le château de Château de Chillon.

La situation était critique, Pierre avait plus de soixante ans, et son armée peu considérable.
Cette guerre de 1265 est pleine d’incertitude car elle se termine par un coup d’éclat, la défaite des seigneurs allemands, surpris de nuit devant les murs de Chillon par Pierre. Des négociations de paix ouvertes au Loewemberg, sur le lac de Morat en 1267, reconnurent les droits de la sœur du vainqueur, Marguerite de Savoie, veuve du dernier des Kybourg.
Cependant la dernière heure de Pierre allait sonner, le Petit-Charlemagne allait sonner; surpris en voyage par la maladie, il s’arrêta, près du confluent de l’Isère et dur Rhône dans un château qui avait servi de dernier asile à sa mère et y mourut, loin des siens, le 15 mai 1268 au château de Chillon.
Ainsi s’éteignit tristement celui qui, le premier, réunit sous un seul gouvernement centralisateur le Pays de Vaud morcelé, divisé et subdivisé par le régime féodal.
Sans héritier mâle, il avait institué son frère Philippe comme héritier et successeur.

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